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Fondements de l'approche orientée vers les solutions |
La psychothérapie orientée vers les solutions est une approche nouvelle car le premier article illustrant clairement cette position date de 1986 : "Brief Therapy Focused Solution Development". Cet article explique que cette approche est issue des travaux de Milton Erickson et de Gregory Bateson et qu'elle fait partie du courant des psychothérapies brèves. Au début des années 80, Steve De Shazer, qui est l'auteur principal de cet article et de cette approche, s'est dissocié du courant de psychothérapie brève de l'École de Palo Alto regroupant des auteurs connus comme Watzlawick, Weakland et Fisch car ils étaient trop centrés sur la résolution du problème du client "Focused Problem Resolution". Il a entrainé avec lui d'autres auteurs comme Bill O'Hanlon, Insoo Kim Berg, Michele Weiner-Davis, Scott Miller, Yvonne Dolan, Wallace Gingerich. D'ailleurs, cette approche a une position clinique tout à fait différente de la majorité des psychothérapies actuelles, dont voici les hypothèses :
Les principales hypothéses de la psychothérapie orientée vers les solutions sont très opposées :
L'accent est mis sur la santé mentale, sur ce qui est changeable, sur les solutions et les habiletés plutôt que sur la pathologie.
Ainsi, cette approche s'attache beaucoup au langage, aux croyances et aux solutions du client. Elle a un parti pris pour le positif et le succès. Elle s'intéresse aux solutions et aux stratégies du client quand il n'a pas ou peu de problème. En plus de diminuer les risques de non coopération du client, cette approche a donc comme avantage que le thérapeute n'a pas à enseigner et à "vendre" une nouvelle technique au client. Celui-ci l'utilise déjà avec succès et il est encouragé par le thérapeute à la garder dans son "coffre à outils". En outre, cette approche ne cherche pas à trouver ou à débattre d'une explication logique du problème. La perception du client des causes de son problème est acceptée et peu de temps est consacré à analyser le problème ou le passé. Toute l'énergie est plutôt orientée vers l'objectif, le futur et les solutions pour y parvenir.
L'intervention cherche à rester le plus simple possible. Cette approche vise à introduire chez le client une "différence qui fait une différence". En effet, une petite différence est suffisante pour amener un changement chez le client et faire boule de neige. Ce qui importe est d'amorcer un premier pas et de supporter le client à poursuivre dans la direction désirée.
Pour conclure voici les trois règles de cette approche qui se veut anti théorie :
1. Si ça marche, ne le changez pas!
2. Une fois que vous connaissez ce qui marche, faites davantage ce qui marche!
3. Si ça ne marche pas, cessez-le et faites quelque chose de différent!
Yves Gros-Louis,
avril 1995
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